Si on m’avait dit que le mois de juin 2023 commencerait avec le feu au cul, je ne l’aurais jamais cru. On a beau se préparer au pire, surtout après une pandémie de 2 ans, le feu ne fait pas partie de nos rêves les plus fous.
Sans tambour ni trompette, le géant à deux têtes a pris nos vies, nos maisons, nos forêts en otage et nous a testé le caractère.
Il s’est probablement dit : « Heille Abitibi, on m’a affirmé que tu étais uni, que tu avais le geste généreux et la solidarité tatouée sur le cœur, alors je vais te mettre au défi ! »
Oh mon ami, savais-tu à qui tu t’attaquais ? Tu as beau avoir vidé nos villages, mis nos vies sur pause, tu as en même temps appuyé sur notre bouton adrénaline-courage-entraide.
On a donc sorti nos Doris, Marco, Luc et notre Cécile, en plus de tous nos guerriers-guerrières d’ici et d’ailleurs. On a mis nos petits à l’abri, vidé nos frigos, placé nos moutons, nos vaches, nos poules et nos cochons en sécurité, enfilé nos habits de guerre et sommes partis à tes trousses.
Tu ne l’as pas eu facile. Tu as beau t’être camouflé ici et là, éparpillé d’un village à l’autre, sorti tes changements de vent et ta mauvaise haleine, nous de notre bord on a tranché ton parcours, arrosé tes hurlements, avancé-reculé, mais jamais nous n’avons abandonné. L’Abitibi est forte, belle et courageuse. L’Abitibi est fière !
Tu as brûlé nos terres, mais nous les réparerons. Tu as voulu nous briser, mais nous avons riposté.
Je sais, tu vas revenir, mais sache que nous serons forts, encore plus fort.