Depuis quelque temps, je ne me comprends plus. J’ai beau prendre ma tasse jaune pour boire mon café, il reste que flotte autour de moi un vague à l’âme qui déchire quelque chose en moi.
De jour en jour c’est différent. Les journées se suivent mais rien ne se ressemblent. Mes émotions sont en état d’ivresse constant. Je suis fatiguée mais pas du corps, ni de rien d’ailleurs je suis tout simplement fatiguée, abîmée et probablement un peu cassée. Je ne comprends pas.
Autant la peine, la colère, la joie, l’inexplicable tout est tout le temps … trop.
Trop de questions, trop de calcul, trop de décisions, de discussions, d’inconforts, de stress et d’angoisse. Trop lourd, tout est trop lourd.
Alors je pleure et je me déteste et je me cherche.
À chaque jour j’essaie de m’habiller, quelques fois je me lave et je pars jouer la comédie. Je souris, moins mais ça personne ne le remarque, de toute façon y’a personne. Je réponds que ça va bien quand on me le demande mais encore là, y’a personne qui regarde la réponse.
Et je continue, à petit pas je disparais. Je fais ce qui doit être fait, sans plus. Je le fais lentement et prudemment car je mélange tout, je suis distraite par tout mais surtout par les mille et une idée qui trotte dans ma tête et qui poussent, poussent et poussent. Je n’ai presque plus de repère alors je note!
Et finalement j’oublie quand même tout.
C’est incroyable comme on peut facilement cacher nos émotions, notre mal être, surtout en période de confinement, de télétravail et de « tu n’as plus le droit de voir personne », personne ne se souci de personne, chacun vit sa petite affaire, sa propre guerre et essaie de se sauver lui-même. Alors on en perd un, puis un autre. Et ça arrive, par en arrière, ça t’attrape et ça t’éteint.
Cette détresse se présente sans avertissement elle est partout et nulle part. Elle attend que tu lâches ta garde pour te faire prendre de mauvaises décisions, te faire dire de mauvaises paroles … la voilà au moment même ou ta batterie est déchargée, ou ton corps trébuche d’une tâche à une autre, sans rien terminer.
Ça s’appelle la dépression ou l’affaissement!
Alors je me dis, comme ça sans attente … et si on prenait soin des autres, si on demandait « Comment ça va toi? Et qu’on prenait le temps de regarder les yeux pour faire sur que ça va vraiment. Si en plus de s’occuper de nous on se préoccupait du nombril d’un autre, ça nous ferait peut-être du bien.
Je ne sais pas, je dis ça comme ça.