Lettre à Isabelle

Salut, c’est moi.

C’est bizarre de t’écrire habituellement on fait du face à face, on se sert une petite coupe de vin et on babille. Alors je ne sais pas trop par où commencer. Enfin oui, je le sais, je veux te dire que sans toi je tourne en rond et j’attends, je t’attends. C’est fou n’est-ce pas, mais c’est comme ça. Je ne vais sûrement pas commencer à me lamenter pendant que toi, loin là-bas, tu te bats contre « la voleuse de temps », l’intruse. Oh non, mais c’est juste qu’ici, sans toi, je me sens inutile, inefficace.

Je n’en reviens pas, tout ce temps elle était là, cachée dans ta tête, l’hypocrite! Elle a attendu que je sois loin pour t’attaquer. Elle ne voulait pas que je mette mon nez dans ce combat. Je déteste ça quand la vie et ses épreuves se mettent à nous narguer sans rien expliquer. C’est comme si une amie te tassait sans explications, sans te donner la chance de t’expliquer. Ça ne se fait pas ça, mais la vie se permet tellement n’importe quoi !

As-tu remarqué Isabelle que c’est au moment où on se sentait forte et en pleine possession de nos moyens, au moment où l’on se disait que rien ne pouvait nous atteindre, car nous étions, chacune de notre côté, gonflée de bonheur et de chaleur, c’est à ce moment précis que tout a basculé. On ne l’a pas vu venir, mais pas pantoute. Avions-nous baissé notre garde? Probablement, enfin je ne sais pas, c’est un mystère!

Alors j’ai le goût de te dire : Reviens là, je vais te faire du sucre à crème qu’on va manger à la cuillère ensemble, dans le même bol et je vais te raconter… Tu me manques tellement, tout l’temps ! Mais bon, pour le moment je vais sagement attendre que toutes les chances se rangent de ton côté et que tu sois prête à revenir. Mais n’oublie pas Isabelle, n’oublie pas notre plan: vieillir, boire du vin et foutre le bordel, ensemble!

C’est comme ça, je suis ici et toi là-bas, j’attends, je t’attends, car il n’y a rien que je puisse faire pour l’instant. L’impuissance est un sentiment que je découvre et qui me répugne.

Je suis là, maintenant, je serai là pendant, je serai là tout l’temps et je veux juste une chose : sauver ta vie.

C’est moi Isabelle, celle qui depuis 28 ans t’étourdis, termine tes phrases, te coupe la parole, te fais rire, t’admire. Je suis celle-là, ta sotte, ton idiote,  je suis ta meilleure amie et n’oublie pas:  « À partir de maintenant c’est ensemble qu’on va y arriver !  »

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  • sophie

    <3