Choisir de vieillir

En vieillissant, je sens mon corps se transformer. À quoi ça servirait de le nier ou de me mettre la tête dans le sable, je change, c’est normal, j’ai 57 ans!

J’ai le corps défectueux et ramolleux, je ride à la vitesse de l’éclair,  j’entends de moins en moins bien et moi le foyer je le porte sur mon nez et non dans mon salon. Sans oublier la chose traumatisante qu’on appelle la ménopause, oui madame ça fait partie du paquet de petites affaires qui arrivent en même temps, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai les hormones en déséquilibre donc j’ai des poils, des milliers de poils, des poils partout et de toutes les couleurs sans compter que dans quelques temps je vais probablement pisser dans mes culottes tellement je ris (trop fort je sais mais bon au moins moi je ris). Alors voilà et oui je suis pleine de petites imperfections.

Mais c’est ça vieillir, non? C’est grandir, choisir, s’améliorer et surtout, s’accepter. Non ce n’est pas toujours facile, on ne fait pas toujours les bons choix alors il faut accepter d’avancer et à certains moments de reculer pour mieux s’équilibrer. Oui les critiques, les remarques, les paroles acerbes m’ébranlent encore, mais je contrôle un peu plus la suite, j’apprends à respirer, à expirer et à « lâcher prise ». Mieux encore, je suis au courant de certaines choses me concernant que seule une vie en plein élan peut procurer, alors j’accepte et je m’abandonne (mais pas tout l’temps).

Avec mon petit bagage d’expérience je dirais que je me trouve présentement là où je dois être, disons que je suis dans une espèce de zone « idéale ». J’ai de bons amis, moins qu’avant, mais ceux et celles qui sont actuellement dans ma vie je les ai choisis, faut dire que pendant 27 ans j’ai goûté à la meilleure alors … Et,  j’ai un travail stimulant, valorisant qui me nourrit et me donne le goût de continuer. J’avance encore, j’aime ça avancer et encore plus à 57 ans c’est moins stressant.

Le plus important dans cette histoire  c’est qu’il y a  40 ans j’ai rencontré mon complément, celui qui, encore aujourd’hui, me regarde avec des yeux débordants d’amour et de reconnaissance et m’accompagne dans ma folie (eh oui, ça existe encore des couples qui fonctionnent et perdurent).

J’ai des enfants que j’adore, indépendants qui volent et respirent librement. Des enfants que je respecte et qui surtout me respectent. Je suis tellement fière d’eux. Et finalement, bien entendu sont arrivés ceux que nous appelons « les minis », la cerise sur mon sundae, ceux qui me force à rester droite, à avancer, à évoluer, qui me cicatrisent le cœur et l’âme et me permettent d’affirmer que « La vie est (encore) belle » !

Un jour je serai vieille mais en attendant et bien j’apprends et … j’avance !